Hausse des atteintes au parc locatif à Québec: des groupes communautaires inquiets

 

Québec, le 16 décembre 2020 – Le Bureau d’animation et information logement (BAIL), le Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS), le Comité logement d’aide de Québec ouest (CLAQO) et la Ruche Vanier déplorent l’augmentation marquée lors des derniers mois à Québec des cas de réno-évictions, de reprises de logement et d’évictions pour agrandissement, subdivision ou changement d’affectation.

Entre l’automne 2019 et l’été 2020, le nombre de locataires qui ont contacté le BAIL pour l’une ou l’autre de ces atteintes au parc locatif a quintuplé en comparaison à l’année précédente. En moyenne, les locataires touchés demeuraient depuis 10 ans dans leur logement et payaient un loyer de 663 $ par mois, soit environ 20 % moins cher que le loyer moyen dans la région de Québec. On note également une augmentation marquée des réno-évictions, c’est-à-dire des cas où un propriétaire prétexte des travaux majeurs afin d’obtenir le départ définitif d’un-e locataire.

« Dans un contexte de crise du logement, il n’est guère surprenant de constater une hausse des atteintes envers le parc locatif et envers le droit au maintien dans les lieux des locataires », explique Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL. « Des propriétaires immobiliers souhaitent profiter d’un marché tout à leur avantage afin d’augmenter leur marge de profits. Ils font davantage pression ou utilisent des stratagèmes frauduleux pour forcer les locataires qui paient des loyers moins chers à quitter et ensuite relouer leurs logements à gros prix ».

Le phénomène s’observe particulièrement dans les quartiers populaires de Québec. La moitié des cas recensés par le BAIL ont eu lieu dans des logements situés dans la Basse-Ville de Québec. « Quand un quartier devient branché, des locataires moins nantis finissent par être tassés des logements qu’ils habitent depuis des années », dénonce Éloïse Gaudreau, animatrice-coordonnatrice au CCCQSS.

Dans Vanier, on craint de voir s’accroître ce type d’atteinte envers les locataires dans les années à venir.

« L’aménagement et le développement à venir du secteur risquent d’avoir des conséquences fâcheuses pour les personnes en situation de pauvreté qui vivent dans le quartier. Des promoteurs immobiliers seront tentés d’évincer par divers moyens des locataires afin d’augmenter les loyers », s’inquiète Gabrielle Doucet-Simard, coordonnatrice de projets en développement des communautés à la Ruche Vanier.

Pour Nicolas Villamarin Bonilla, organisateur communautaire au CLAQO, « il est essentiel que les locataires s’organisent pour contrer les pratiques abusives des investisseurs immobiliers pour qui les profits sont plus importants que le droit au logement ». Ces derniers jours, le BAIL, le CCCQSS, le CLAQO et la Ruche Vanier ont posé des centaines d’affiches dans différents quartiers de Québec afin d’inviter les locataires à faire respecter leurs droits.

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